Chaque pays a ses propres légendes urbaines, plus ou moins crédibles et plus ou moins ancrées dans la tradition populaire. Elles constituent généralement un ensemble des peurs des villageois de l’époque, en se rapprochant davantage de la mythologie et des mythes religieux présents dans la société. Certains diraient même que c’est en apprenant les légendes urbaines d’un pays que l’on peut réellement comprendre son histoire et la mentalité de ses habitants. Nous vous avons donc déniché les meilleures légendes existantes en Italie : un voyage au pays des merveilles et des monstres pour une immersion totale dans l’histoire italienne.

La légende du Lariosauro

Si l’on vous parle de Nessie, vous avez sans doute la référence écossaise du monstre du Loch Ness n’est-ce pas ? Eh bien, sachez que l’Italie aussi a sa propre créature marine de renom. Une créature qui serait présente dans les profondeurs du fameux lac de Côme, au nord de Milan.
La légende Lariosauro semblerait être née en 1946, lorsque deux chasseurs ont affirmé avoir aperçu un énorme reptile de 12 mètres de long avec des écailles rouges, nager dans le lac. C’est en essayant de l’abattre que le monstre disparût dans les profondeurs avec un sifflement, avant de réapparaître en 1954, en 1957, puis plus dernièrement, en 2003. Tantôt comparée à un crocodile, tantôt similaire à une anguille géante, les témoignages se multiplient, mais aucune preuve n’est venue, à ce jour, confirmer la présence de Lariosauro.
Une chose est sûre : son nom descend directement d’un animal préhistorique bien réel, dont les restes furent découverts en 1830 dans le lac.

La Béfana

Considérée comme la dame du Père Noël en Italie, la Béfana est vue par certains comme une sorcière, par d’autres comme une vieille fille. Le personnage apparaîtrait tous les 6 janvier pour laisser des cadeaux aux enfants ayant été sages pendant l’année.
Mais quelle est son origine ? La légende affirme que les trois rois mages cherchaient l’Enfant Jésus et décidèrent d’aller demander leur chemin aux maisons environnantes. La Béfana refusa d’aider les trois inconnus sur le pas de sa porte, avant de se raviser et de partir à sa recherche, seule. Elle serait donc toujours à la recherche de Jésus, donnant des friandises à tous les enfants croisant son chemin dans l’espoir de le trouver.

La légende fut également revue par l’église qui, bien entendu, ne voyait pas d’un très bon œil cette croyance urbaine : Béfana serait alors officiellement devenue la progéniture du diable. Pas sûr que cet argument suffise aux enfants pour ne pas attendre leurs cadeaux la veille de l’Épiphanie : cette période est effectivement très importante en Italie comme en Espagne, marquant la fin des fêtes de Noël.

Le mauvais œil

En Italie, le mauvais œil s’appelle le Malocchio. Dans la croyance collective, il serait peu prudent de partager de bonnes nouvelles avec d’autres dont l’envie et la jalousie pourraient porter malheur. Les Italiens pensent alors que le meilleur moyen d’éloigner cette malchance serait de porter des sous-vêtements rouges, ou plus généralement, des accessoires de couleur rouge. Le carnuto par exemple, serait un pendentif en forme de piment souvent porté comme collier et qui profiterait d’un caractère sacré auprès de la déesse de la lune. Le mano carnuto lui, consisterait à former un poing avec sa main tout en levant l’index et l’auriculaire vers le haut pour former des cornes.

Vous remarquerez ainsi de nombreux accessoires de ce type accrochés aux voitures, aux fenêtres ou aux portes italiennes ; le contact avec le fer renforçant cette croyance.

Le Dahu

Envie d’une petite randonnée en montagne ? Attention, vous pourriez croiser cette créature mythique du nord de l’Italie, ayant traversé les frontières pour trouver sa place dans les légendes savoyardes et hautes savoyardes. Mais qu’est-ce que le Dahu ? Il serait décrit comme une chèvre de montagne dont les pattes de gauche – ou de droite selon les légendes – ne seraient pas de la même longueur afin de lui permettre d’atteindre les sommets montagneux plus aisément.
Le Dahu lévogyre ou femelle aurait donc des pattes plus courtes sur le côté gauche et marcherait autour de la pente dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Le bouc lui, ou dahu dextrogyre, ferait le contraire : cette logique implacable permettrait donc aux deux animaux de se rencontrer sur le flanc de la montagne.

Si vous souhaitez croiser cet animal mythique lors de vos aventures en altitude, sachez que le processus est aussi pointu que la légende elle-même. Il faudrait en effet deux personnes impliquées, l’une attendant au pied de la montagne avec un sac et l’autre, doué pour imiter le bruit du Dahu. Il suffirait alors que ce dernier se place derrière l’animal et imite son cri de guerre pour l’effrayer et le laisser dévaler la montagne, directement sur le sac de son binôme.
Sans surprise, aucun Dahu n’a pour le moment été observé en Italie et en France, mais libre à vous de tester !

Dragons, loups-garous et autres légendes

Les Italiens collectionnent également les croyances liées aux loups-garous et aux dragons dans leur histoire. Selon la légende populaire, le Luppo Mannaro profiterait ainsi de la nuit du 25 décembre pour se venger de l’Église l’ayant maudit, en attaquant des prêtres. Si plusieurs remèdes étaient avancés pour permettre de guérir les loups-garous (les retenir dans un bain froid avant transformation, leur lancer des clés métalliques ou des flèches d’argent, etc.), aucune n’a évidemment fait ses preuves jusqu’à présent.
En ce qui concerne le dragon Thyrus, la légende du « mauvais souffle » ayant fait périr les villageois de la petite ville de Terni au Moyen-Âge ferait en fait référence à l’épidémie de paludisme qui toucha la région durant cette période.

Quoiqu’il en soit, si de nombreuses légendes trouvent souvent une origine commune dans plusieurs pays. Certaines semblent se greffer parfaitement à l’histoire et à la culture des régions et c’est aussi pour cela que les légendes restent toujours appréciées au fil des siècles par tous les Italiens.

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